Lettre d’appel – le 17 novembre 2022

L’évangélisation et la réforme des structures diocésaines

Chers frères et sœurs dans le Christ,

Comme vous le savez déjà, j’ai demandé un décompte précis du nombre de personnes assistant à la messe chaque fin de semaine pendant une année entière. C’est l’une des nombreuses initiatives que nous devons entreprendre avant de nous lancer dans toute restructuration de notre diocèse au profit du projet d’évangélisation. La restructuration du diocèse n’est pas une fin en soi, et il ne s’agit pas non plus de céder aux changements démographiques. Elle doit être faite de manière ordonnée et intelligente, afin de libérer les énergies de tous, clergé et laïcs, pour le bien de la mission.

La première chose que j’ai faite, peu de temps après mon arrivée dans le diocèse, a été de demander à une entreprise locale spécialisée d’évaluer l’état de tous nos bâtiments, des églises aux presbytères en passant par les salles paroissiales. J’ai également demandé à toutes les paroisses qui opèrent des cimetières de se réunir et de trouver des moyens pour unifier et réduire leur charge administrative, et je l’ai fait en demandant une aide extérieure pour les aider à réaliser ce processus. Cette initiative est toujours en cours d’exécution.

Je demande maintenant à toutes les paroisses d’avoir un logiciel financier unifié (Sage). Cela facilitera l’administration pour les prêtres, les employés laïcs et les bénévoles qui n’ont pas nécessairement toutes les connaissances techniques pour faire la comptabilité de la paroisse.

Tous les projets que l’équipe d’évangélisation a créés jusqu’à présent ou qui sont en cours de réalisation ont pour but de nous permettre de nous concentrer davantage sur le renouvellement de la foi et la vitalité de nos paroisses, et d’atteindre les personnes qui ne pratiquent pas leur foi ou qui l’ont complètement abandonnée. Si nous ne désirons pas ou ne pouvons pas concentrer nos énergies en vue de rejoindre les gens qui vivent en périphérie de nos communautés paroissiales, nous survivrons simplement pendant un court moment en mode maintenance, et nos paroisses continueront à diminuer en nombre et mourront prématurément d’ici quelque temps.

L’initiative du renouvellement de la vie de prière dans le diocèse est destinée à devenir un lieu de rayonnement des grâces de Dieu qui nous permettront de changer et de transformer lentement nos cœurs et nos communautés de l’intérieur. Tout cela fait partie du virage missionnaire que nous devons prendre afin de survivre et de porter beaucoup de fruits spirituels dans l’avenir.

J’ai demandé aux prêtres de chacun des cinq doyennés (zones pastorales) du diocèse de réfléchir et de proposer une nouvelle structure pastorale et administrative pour leur doyenné respectif, afin d’alléger le fardeau administratif des prêtres pour qu’ils puissent se concentrer davantage sur leur travail pastoral, par opposition au travail administratif. La structure réformée de chaque doyenné est également destinée à préparer la voie à la nouvelle approche missionnaire que nous entreprendrons bientôt. Le nombre de nos prêtres diminue rapidement. À titre d’exemple, dans trois ans, trois de nos prêtres actifs atteindront l’âge de la retraite, soit 75 ans. C’est sans compter les choses imprévisibles qui pourraient arriver aux jeunes prêtres dans un avenir proche.

L’une des dernières initiatives en cours dans chaque église du diocèse est le recensement du nombre de fidèles présents aux messes, ainsi que la mise à disposition des rapports financiers de toutes les paroisses à tous les conseils pastoraux et financiers du diocèse et à tous les fidèles : il s’agit d’une étape logique qui nous aidera tous à prendre conscience de la nécessité impérieuse de nous restructurer rapidement avec moins de prêtres disponibles dans un avenir proche, et à créer un mouvement de sensibilisation et d’urgence pour que les fidèles laïcs participent encore plus à la vie pastorale de leurs communautés, et qu’ils deviennent et se sentent partie prenante du projet missionnaire qui est en cours depuis les deux dernières années.

Toutes ces initiatives et démarches sont liées entre elles et ont pour but de préparer nos prêtres et nos paroissiens à devenir encore plus conscients de la nécessité de nous restructurer à la fois sur le plan pastoral et financier, afin de ne pas entraver le renouveau spirituel si nécessaire à la survie et à l’épanouissement de nos communautés chrétiennes.

Le changement est toujours difficile, mais il conduira à des temps meilleurs aux conditions suivantes : que nous construisions avec et pour le Seigneur, en fondant tous nos efforts sur la prière ; que nous planifions de manière intelligente et rationnelle ; et que nous considérions l’administration comme quelque chose qui doit être mis au service de la mission et non pas l’entraver.

Dans chacune de nos communautés, il y a des catholiques profondément engagés, et il y en a beaucoup d’autres qui ont faim et soif de Dieu, même s’ils n’ont pas encore mis un nom sur cette faim et cette soif. Les énergies du diocèse doivent se concentrer vers eux. Pour que nous puissions accomplir cela plus efficacement, les structures doivent être identifiées pour ce qu’elles sont : des moyens pour atteindre une fin. En tant que moyens, ils doivent être optimisés afin de servir la fin : je parle ici de la mission de proclamer l’Évangile à ceux qui sont les plus éloignés spirituellement, même si ce n’est de manière géographique.

J’ai une grande confiance dans le Seigneur, ainsi que dans la foi et la bonne volonté du clergé, des religieux et religieuses et des laïcs du diocèse. Ensemble, avec courage, nous pouvons laisser le Seigneur faire de grandes choses en nous et à travers nous.

Veuillez agréer, chers frères et sœurs dans le Christ, l’expression de mes vœux les meilleurs ainsi que l’assurance de ma prière.

+Guy Desrochers, C.Ss.R.,
Évêque de Pembroke.

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