On aurait cru que la COVID-19 n’infiltrait que les poumons. Mais de toute évidence, elle se propage bien au-delà de cet organe vital! Premièrement, dans la tête : il nous rend craintifs à l’extrême et nous fait redouter la mort et la souffrance; dans le cœur ensuite : il crée des sentiments d’anxiété, de phobie, de solitude, voire de panique chez certains. Une petite toux et… « Ça y est! J’ai probablement attrapé cette cochonnerie de virus! Je risque de mourir!» Finalement, sur les lèvres : partout, on ne parle que du damné virus qui empoisonne nos vies et qui est la cause de tous nos présents malheurs.
Ce micro-organisme, invisible à l’œil nu et apparemment sans intelligence ni jugement, a su ébranler et terrifier les plus forts parmi nous. Je parle surtout de ceux qui ne craignent pas de nier l’existence de Dieu, justement parce qu’il est invisible et qu’il semble absent de notre monde. Le tout-petit virus invisible a fait en quelques semaines ce que personne n’aurait pu réaliser après des années d’efforts. Il a changé les attitudes et les comportements de tous les êtres humains de la planète à la fois, transformant nos rituels et nos confortables routines en l’espace de quelques jours ou semaines : nos façons d’ouvrir une porte, de nous éloigner physiquement de nos proches, de nous laver les mains 50 fois par jour, d’éviter les rassemblements, de désinfecter plusieurs fois par jour tout ce qui est susceptible d’être touché par les autres, etc. Il a même trouvé une façon de nous communiquer la peur de voir nos parents et nos aînés pour ne pas les contaminer, ces plus vulnérables de notre société et que nous ne pouvons plus visiter dans les résidences ou dans les hôpitaux jusqu’à nouvel ordre.
Mais qui donc a créé ces petites bestioles 1,000 fois plus détestables que les maringouins? Dieu? Le démon? L’homme? En tout cas, sûrement pas le bon Dieu. Le livre de la Sagesse nous dit : « Dieu n’a pas fait la mort, (…) La mort est entrée dans le monde par la jalousie du démon. » (Sg 1, 13; 2, 24) Puisque le démon est incapable de ne créer à partir de rien, comme Dieu seul peut, il a dû inventer un moyen pour nuire aux hommes et les diviser afin de les éloigner du cœur de Dieu. Eh bien voilà! Il s’est servi et se sert encore de l’homme pour le provoquer à faire des bêtises avec son égo plus grand que la tour Eiffel, ou par son désir d’éliminer d’autres êtres humains dans le but d’atteindre ses fins égoïstes ou despotiques. Selon saint Paul, la création tout entière souffre en attendant de voir la révélation des fils de Dieu (Rm 8, 19). Aujourd’hui, on se rend compte de plus en plus que nos manques de respect ou abus envers la Terre, provoquent des altérations ou des changements qui affectent et transforment le fonctionnement normal de notre planète. Les changements climatiques causés par la pollution et par d’autres facteurs parfois cachés aux yeux de la population ne sont que des exemples de phénomènes qui ensuite altèrent l’ordre de la création et provoquent ainsi, par voie de cause à effet, l’apparition de nouvelles maladies ou de catastrophes naturelles. Et que dire des expériences scientifiques que font certains chercheurs non scrupuleux ou sans morale, et qui altèrent elles aussi la création, aboutissant possiblement à des incidents aux conséquences néfastes?
Les chrétiens savent que le diable est un ange dont l’esprit intelligent a été perverti parce qu’il a refusé de se soumettre à Dieu, et qu’il a ainsi été rejeté du ciel avec ses anges alliés. Sa haine envers Dieu l’a poussé à s’en prendre aux créatures humaines et à tenter de les pervertir en s’adonnant aux péchés qui sont détestés de Dieu.
En fait, on peut dire que le diable ressemble beaucoup au virus Corona! Un ennemi invisible qui se faufile dans la tête de l’homme par ses inspirations malicieuses et contraires à l’Esprit de Dieu; puis il s’infiltre dans son cœur pour l’incliner de plus en plus à désirer le mal plutôt que le bien, ce qui crée ensuite des dépendances de toutes sortes qui finissent par envahir tout l’être, tel un cancer généralisé dont seuls un miracle ou une thérapie-choc viennent à bout d’éliminer.
Et ensuite, une fois malade, que fait-on? Au lieu d’avoir des pensées positives ou spirituelles, au lieu de dire des paroles édifiantes ou réconfortantes, nous nous centrons sur ce qui nous fait mal ou nous dérange à l’intérieur ou de l’extérieur : nos maladies, nos bobos, la température inclémente, les défauts des autres, nos craintes et nos peurs de la maladie ou de la mort deviennent nos sujets de conversation régulière. Et voilà que le démon, comme le virus, a réussi à se répandre non seulement dans nos têtes et dans nos cœurs, mais aussi sur nos lèvres.
Pour conclure cette chronique, j’attire votre attention sur Celui qui est à la fois bien supérieur à tous nos ennemis et au-dessus de toutes créatures dont Lui seul est l’auteur. Ce Dieu Tout-puissant n’est-il pas capable de pulvériser la COVID-19 ou toute maladie ou tout démon? Son bras serait-il trop court pour être capable de vaincre ces ennemis visibles ou invisibles? Voilà pourquoi le véritable croyant ne redoute ni les souffrances, ni la mort. Il ne les souhaite pas, mais il sait les offrir avec amour pour la plus grande gloire de Dieu et pour le salut de ses frères et sœurs. Spécialement pour ceux et celles qui sont esclaves du péché et de l’emprise du démon, car à l’exemple de Dieu, le croyant se réjouit pour la conversion d’un seul pécheur. Et il ne craint pas la mort outre mesure, puisqu’il se fie à la promesse de bonheur éternel que Dieu réserve à ceux qui l’aiment et le servent fidèlement sur la terre.
En ce temps de crise où l’on ne parle que du virus et des conséquences néfastes qu’il entraîne, osons parler de Dieu à ceux qui sont inquiets et troublés; témoignons de notre foie avec confiance et discernement. Prions-le pour nos frères et sœurs qui sont atteints par cette maladie et pour ceux qui affrontent la mort sans espérance à cause de leur manque de foi.
Je vous suggère d’offrir le chapelet de miséricorde chaque jour pour ceux qui mourront prochainement. Sœur Faustine avait été transportée en vision un jour au chevet d’un mourant. Jésus lui demandait de prier le chapelet de miséricorde pour ce mourant afin que les portes du ciel s’ouvrent à lui. Nous aussi nous avons la possibilité d’accompagner à distance ces pauvres mourants en récitant ce chapelet pour eux et en leur ouvrant les portes du ciel. Par la foi, demandons d’être transportés en esprit à leur chevet, et réjouissons-nous de savoir que le Seigneur leur prodiguera une grâce spéciale de conversion et de réconciliation avec Lui avant d’entreprendre le grand voyage dans l’audelà.
En ce temps de jeûne eucharistique requis pour ralentir et éliminer la progression de la COVID-19, demandons la grâce de devenir d’authentiques témoins de la présence de Jésus, pain de Dieu (Eucharistie) qui donne la vie au monde. (Jn 6, 33) Comme Lui, devenons pour nos frères et sœurs des pains vivants capables de nourrir l’âme de ceux qui cherchent, mais qui n’ont pas encore reconnu l’Auteur de la vie.
Que nos cœurs eucharistiques pacifient ceux qui s’inquiètent, ceux qui souffrent et ceux qui s’apprêtent à mourir. Et prions avec foi pour que Dieu intervienne avec puissance pour éloigner cet ennemi invisible qui s’infiltre dans nos têtes, dans nos cœurs et sur nos lèvres.