Triduum de Saint Anne à Cormac: IIIème partie de III

Mardi le 23 août 2022

Triduum de Saint Anne à Cormac: IIIème partie de III

L’histoire de la dévotion à sainte Anne + Homélie du dimanche 31 juillet 2022

L’histoire de la dévotion à sainte Anne à Ste-Anne-de-Beaupré.

Comment le culte de sainte Anne s’est-il rendu jusqu’en Nouvelle France, en Canada? Il nous faut remonter à la construction d’une église célèbre au nord-ouest de la France pour le comprendre. Une chapelle est construite très tôt dans les premiers siècles de la chrétienté en l’honneur de sainte Anne, mais cette chapelle fut détruite vers la fin du 7e siècle. Miraculeusement, au début du 17e siècle, la flamme de la dévotion à sainte Anne se rallume!

Un paysan vertueux, Yves Nicolazic, suite à des apparitions de Marie et de sainte Anne, fait connaître le désir du ciel que l’ancienne chapelle de sainte Anne soit rebâtie. On crie à l’hallucination. En mars 1625, une antique statuette de sainte Anne est retrouvée providentiellement et les miracles se produisent. La chapelle est alors reconstruite. En 1877, une nouvelle basilique à Sainte-Anne-d’Auray est consacrée.

Les ancêtres du peuple canadien-français sont arrivés de Bretagne, de Normandie, de ce pays de France qui louait sainte Anne. Le 26 juillet 1535, Jacques Cartier et ses marins célèbrent la fête de sainte Anne. En 1629, à Cape Breton en Nouvelle-Écosse, on érige la première chapelle en l’honneur de sainte Anne. Les Micmacs, les Hurons ainsi que d’autres communautés autochtones imitent les premiers colons dans leur dévotion à la mère de Marie. Comme on le disait à l’époque, tout le monde « fait la sainte Anne ».

En 1622, le pape Grégoire XV, gravement malade, est guéri miraculeusement par l’intercession de sainte Anne. Il ordonne alors que sa fête devienne partout une fête de précepte. Les premières communautés religieuses, jésuites, sulpiciens, récollets, ursulines et autres débarquent en Nouvelle-France dans cette période et commencent à évangéliser. Ils sont envoyés par nul autre que le roi Louis XIV, fils de la reine de France, Anne d’Autriche, qui était sans enfant depuis longtemps, et qui après avoir invoqué sainte Anne a un fils comme héritier du trône. Cela aussi contribue à faire grandir la foi en sainte Anne en Europe. Et puisque nos bons religieux arrivent de la France, tout en évangélisant, ils font connaître la dévotion en la bonne sainte Anne.

L’histoire du sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré est étroitement liée à la vie de l’Église et a marqué le Canada et toute l’Amérique. Les débuts sont modestes, car on commence d’abord à construire une petite chapelle en bois sur la grève du fleuve Saint-Laurent en 1658, aux abords de la Côte-de-Beaupré. Des marins bretons, selon la légende, sont menacés par une tempête violente; ils invoquent alors sainte Anne pour les secourir, en gage de quoi ils promettent de demander aux gens de faire construire une petite chapelle en l’honneur de sainte Anne. Dès l’érection de la première chapelle, un infirme de la Côte-de-Beaupré du nom de Louis Guimont est miraculeusement guéri par l’intercession de sainte Anne. Il lui suffit de déposer trois petites pierres dans la fondation, et son dos courbé et supporté par l’aide de béquilles, se redresse miraculeusement. Sitôt après, un jeune homme épileptique de 14 ans est guéri.

Dès 1665, sainte Marie de l’Incarnation, ursuline, écrivait à son fils prêtre en France : « Il y a, à sept lieues de Québec, une église de sainte Anne dans laquelle le Seigneur fait de grandes merveilles en faveur de cette sainte mère de la très sainte Vierge. On y voit marcher les paralytiques, les aveugles recevoir la vue, et les malades de quelques maladies que ce soit recouvrer la santé. »

Et le premier évêque de Québec, saint François de Montmorency Laval, confirme la véracité de ces témoignages en 1680. Depuis ce temps, des faveurs et des miracles étonnants n’ont cessé d’être accordés par la puissante intercession de la bonne sainte Anne. Les archives des miracles en témoignent aujourd’hui encore : sainte Anne est toujours active et présente en ce saint et haut lieu de la foi chrétienne.

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Faveurs obtenues par la puissante intercession de sainte Anne

Je vais vous raconter l’histoire de quelques personnes qui ont obtenu des faveurs spéciales grâce à la puissante intercession de Sainte Anne.

Caroline Lemay, de Ste-Croix, au Québec, est l’une des milliers, peut-être des millions de personnes qui ont reçu des faveurs spéciales au sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré depuis que la première chapelle a été construite sur la Côte-de-Beaupré en l’honneur de sainte Anne en 1658. Cette faveur spéciale a été accordée à Caroline le 29 septembre 1874.

Le récit suivant est tiré de la plume de l’abbé D. Gosselin, témoin oculaire de cette remarquable guérison.

Le 29 septembre de l’année 1874, une dame domiciliée dans la paroisse de Ste-Croix et âgée de 35 ans, fut transportée sur un lit aux pieds de la statue de sainte Anne. Cette pauvre femme infirme, du nom de CAROLINE LEMAY, souffrait depuis 15 ans des suites de rhumatismes et d’autres indispositions qui, de l’avis du médecin, étaient assez graves, probablement même incurables. Toutes les ressources médicales s’étant révélées inopérantes, la malade a compris qu’il n’y avait ni réconfort ni guérison à espérer, si ce n’est d’en haut. Elle tourna donc les yeux vers le ciel et résolut de remettre sa cause entre les mains de sainte Anne. Elle s’engagea par vœu à visiter le sanctuaire le plus vénéré de la sainte au Canada ; mais avant de l’accomplir, elle commença une neuvaine préparatoire en l’honneur de la mère de la Très Sainte Vierge.

Elle n’a tiré aucun bénéfice apparent de cet acte de dévotion, mais sa foi n’en a pas été affaiblie, au contraire, elle s’est sentie plus courageuse pour entreprendre son projet de pèlerinage. Comme il a été dit plus haut, elle fut placée sur un lit lorsqu’elle quitta la maison de ses parents, et c’est ainsi qu’elle fut conduite à Sainte-Anne-de-Beaupré.

La confiance de cette courageuse jeune femme en l’intercession de sainte Anne était telle qu’elle avait apporté avec elle la robe qu’elle espérait porter à son retour.

Le lendemain matin, elle fut couchée dans l’église sur son divan. On assista à une messe basse dans cette position inconfortable, après quoi on lui apporta la relique de la grande sainte pour la vénérer. Elle la baisa avec les sentiments d’une profonde piété. Une grand-messe fut chantée quelques instants plus tard. C’était la volonté de Dieu que sa divine miséricorde lui soit accordée, pendant que le Saint Sacrifice se déroulait ; aussi, au moment de l’élévation, elle sentit que quelque chose d’extraordinaire se passait en elle : elle était entièrement délivrée de sa maladie.

Elle se redressa et s’assit sur son divan, au grand étonnement des nombreux pèlerins qui se pressaient ce jour-là dans la basilique.

A la fin de la messe, le curé s’approche et s’enquiert de son état : « Je suis guérie » dit-elle, folle de joie, « oui, je suis guérie ! » « Eh bien, s’il en est ainsi, que chacun ici en soit témoin ; faites le tour de l’église.’’ Elle se leva immédiatement et fit deux fois le tour de l’église. Elle était si maigre qu’elle ressemblait presque à un squelette vivant ; en la voyant, toute la congrégation était émue aux larmes. Elle se rendit ensuite à la sacristie, tout en déclarant qu’elle avait très faim et très soif. On lui donna de l’eau de la fontaine de sainte Anne. Elle en but trois tasses l’une après l’autre et en aurait pris davantage, si le curé ne l’avait arrêtée et ne lui avait dit d’aller au couvent où elle pourrait se nourrir.

A ce moment, une scène des plus touchantes se produisit : parmi les pèlerins de ce jour se trouvait la femme de l’honorable Gédéon Ouimet. Elle avait été témoin de tout ce qui s’était passé, et profondément impressionnée, cette chrétienne, animée de la foi la plus vive, s’agenouilla aux pieds de la jeune femme guérie, prit sa main dans la sienne et la baisa avec vénération en disant : « Puisque vous êtes l’objet de la bonté de sainte Anne, vous avez droit à notre vénération et à notre respect ». Après ce merveilleux événement, Mlle Lemay a passé quelques jours de plus à Sainte-Anne. Elle a pu prendre sa nourriture avec délectation et a profité de nuits de sommeil calme et paisible.

Quelques jours plus tard, elle se sentait assez forte pour descendre le long quai menant au bateau à vapeur. Elle est rentrée chez elle le 2 octobre, laissant à Sainte-Anne son lit, pour attester de sa merveilleuse guérison.

(Signé) D. GOSSELIN, prêtre.

Moi-même, en tant que prêtre religieux travaillant au sanctuaire, j’ai été le témoin oculaire de nombreuses faveurs spéciales accordées par notre bonne sainte Anne à des pèlerins venus au sanctuaire dans la foi. Par exemple, en l’espace d’un mois, il y a dix ans, alors que je travaillais dans la salle de bénédictions, trois couples différents m’ont dit qu’ils étaient venus au sanctuaire pour demander à sainte Anne d’intercéder pour eux, car ils voulaient un enfant après des années d’infertilité. Les trois couples m’ont dit qu’ils avaient ensuite eu leur enfant le 26 juillet, jour de la fête de notre bonne sainte Anne.

Mais je dois dire que les plus beaux miracles que j’ai vus à maintes reprises au cours de mes 30 années de ministère au Sanctuaire se sont produits au confessionnal. Les personnes qui n’étaient pas venues au confessionnal depuis des décennies pleuraient souvent en promettant de retourner à l’Église, de devenir plus spirituelles, charitables et priantes. Et beaucoup d’entre eux utilisaient le confessionnal pour témoigner des grandes faveurs qu’ils avaient obtenues, parfois des années auparavant. Ils revenaient simplement au sanctuaire en remerciement de la faveur spéciale qu’ils avaient obtenue par l’intercession de la grande sainte Anne, grand-mère de Jésus.

Cher peuple de Dieu, ne doutez pas de sa puissante intercession. Sainte Anne ne fait pas de miracles : elle se tourne simplement vers son petit-fils Jésus lorsque vous l’invoquez et lui demandez une faveur particulière. Elle lui sourit simplement avec votre demande dans les mains, et Jésus ne peut rien refuser de ce qu’elle lui demande. Pourquoi ? Parce qu’il l’aime tellement, et qu’il sait combien elle l’aime. N’est-ce pas ainsi que se comportent tous les grands-parents lorsqu’ils sont en présence de leurs petits-enfants bien-aimés ? Et le contraire est également vrai : les petits-enfants aiment tellement leurs grands-parents qu’ils se plient généralement à leurs moindres désirs et leur obéissent.

Que la bonne Sainte Anne vous protège toujours, vous guide et vous fasse expérimenter son grand amour pour vous, chers fidèles. Ayez foi en elle, et vous ferez l’expérience de son amour et de sa bonté envers ceux et celles qui l’invoquent sans aucun doute. N’oubliez pas de lui faire une promesse avant de recevoir votre faveur, et tenez cette promesse que vous lui avez faite. Après avoir travaillé pendant tant d’années au beau sanctuaire de sainte Anne, je vous recommande, si vous voulez recevoir une faveur spéciale de Dieu, de commencer par trouver un prêtre et de confesser vos péchés avant de demander une faveur à sainte Anne, surtout si vous n’êtes pas allé au confessionnal depuis longtemps. Les enfants deviennent généralement très gentils et obéissants avant leur anniversaire, car ils attendent un cadeau spécial. Imitez-les : une bonne purification spirituelle de l’âme ne peut qu’augmenter vos chances d’obtenir un miracle… pour vous ou pour un être cher.

 

+Guy Desrochers, C.Ss.R.
Évêque de Pembroke


Lire: Déclaration du Bureau de direction de la Conférence des évêques catholiques du Canada sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie

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