Article – L’évangélisateur relationnel

L’évangélisation a beaucoup à voir avec la dimension relationnelle de notre vie. En effet, la vie chrétienne est essentiellement une question de relations : relations avec Dieu et relations avec les autres. 

Lorsque nous sommes, aimables, généreux, humbles et attentifs aux besoins des autres, l’évangélisation a lieu naturellement. Lorsque nous avons une attitude positive et ouverte envers les autres, sachant que nous pouvons apprendre de ce qu’ils ont à dire et de ce qu’ils ont vécu, nous préparons le terrain pour l’Évangile. Cela vaut pour les personnes que nous connaissons bien comme pour celles qui nous sont totalement étrangères. 

Évangéliser et être un témoin de l’amour de Dieu implique nécessairement d’être social, d’acquérir des compétences relationnelles et d’entretenir des relations saines avec les autres. Nous devons traiter les autres de la manière dont nous aimerions être traités en retour, et ne pas réagir par le drame, l’inflexibilité ou la manipulation face à des situations difficiles.  

Lorsque nous accueillons les autres, que nous nous soucions d’eux, que nous les respectons et que nous servons au lieu d’être servis, nous démontrons l’amour de Dieu et manifestons sa présence. Chaque pensée et chaque action en relation avec les autres a de l’importance. Il n’existe pas d’acte ou d’interaction sans importance. L’évangélisation implique également de cultiver des pensées positives envers les autres et de favoriser un dialogue de qualité. 

En revanche, agir de façon manipulatrice, par intérêt personnel, par ressentiment ou de manière coercitive, et essayer de tirer le meilleur d’une situation au détriment des autres ne sont évidemment pas des expressions de l’Évangile. Une telle vision des relations humaines ressemble à celle d’un commerçant, qui pèse le pour et le contre, et calcule combien cela peut lui rapporter. Lorsque nous sommes plus preneurs que donneurs, cela affecte tous ceux qui nous entourent, cela offense et blesse Dieu lui-même.

Ainsi, chercher à évangéliser, c’est effectivement travailler à devenir un être relationnel. C’est être proactif pour créer de nouvelles relations d’amour et réparer celles qui sont brisées. Cela peut demander des efforts, du temps, voire une vie entière pour se perfectionner, mais une telle approche de la vie chrétienne nous permet d’être d’authentiques canaux de l’amour de Dieu…. Elle nous fait apporter la guérison, l’espoir et la vérité à un monde qui a désespérément besoin de la présence et de la compassion de Dieu.

Et où puis-je être intentionnellement relationnel, me demanderez-vous ? Dans votre Oikos, un mot grec qui désigne notre famille, nos collègues de travail, nos amis, nos voisins et le réseau de personnes avec lesquelles nous sommes régulièrement en contact. C’est notre web de relation interpersonnelles. Nous avons tous notre propre Oikos. C’est là que Dieu nous donnera des occasions de raconter notre histoire de foi. L’Esprit nous guidera vers les personnes avec lesquelles nous pourrons cultiver de nouvelles relations et partager son amour.

Oui, nous sommes les ambassadeurs du Christ (2 Cor 5:20), cherchant à représenter les attitudes, les paroles et les actions de Jésus dans le monde. Malgré nos limites, soyons toutefois rassurés : Dieu ne se soucie pas de notre misère ; sa puissance est à son meilleur lorsque nous sommes faibles (2 Co 12, 9). Tout ce que nous avons à faire, c’est de donner notre volonté à Dieu, de nous abandonner à sa grâce et de laisser l’Esprit Saint se déverser sur les autres par toute notre vie. Mère Teresa avait l’habitude de dire « N’attendez pas les leaders ; faites-le seul, de personne à personne ».

Pierre-Alain Giffard

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