ARTICLE – Évangéliser en invitant des personnes à recevoir Jésus comme Seigneur et Sauveur

De nombreuses Églises missionnaires évangélisent en invitant des personnes à « recevoir Jésus comme Sauveur et Seigneur » (2 Pierre 3,18). Elles comprennent l’évangélisation comme une proclamation de l’Évangile qui suscite une réponse au Christ qui nous appelle au repentir, à la conversion et à être ses disciples. Les personnes évangélisées sont exhortées à faire un choix, à prendre une décision pour accueillir le Salut : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et m’ouvre la porte, j’entrerai chez lui » (Apocalypse 3,20). 

L’expression « accepter Jésus comme Sauveur et Seigneur » peut sembler étrange à prime abord car elle est surtout utilisée dans les milieux évangéliques. Mais en fait elle est au coeur de la tradition et l’enseignement de l’Église catholique. Le pape Paul VI dit que ceux qui ont été évangélisés sont « ceux qui ont déjà, dans la foi, reconnu et accueilli Jésus-Christ comme le Seigneur ». (EN 77)

Évangéliser c’est en effet inviter à la confession du salut en Jésus-Christ (Actes 3,19 et Romains 10,9-10). C’est susciter une réponse de foi et une véritable conversion chez les non-croyants et ceux et celles qui vivent dans l’indifférence religieuse (DGC #29).  Jésus devient notre Sauveur lorsque nous lui demandons de pardonner nos fautes; Jésus devient notre Seigneur lorsque nous nous abandonnons à lui pour, qu’avec lui et par lui, nous ordonnions notre vie à son service et au service de son Royaume. 

Dans cette perspective, l’évangélisation est pratiquée avec une intention claire:  que les auditeurs accueillent Jésus dans leur cœur en récitant une prière semblable à celle-ci :  Seigneur Jésus, je veux Te connaître personnellement. Merci d’être mort sur la croix pour mes péchés. Je t’ouvre la porte de ma vie et je te reçois comme mon Seigneur et Sauveur. Merci de pardonner mes péchés et de me donner la vie éternelle. Prends le contrôle de ma vie. Fais de moi le genre de personne que Tu veux que je sois. Amen. Cette prière est appelée la prière du pécheur. A la fin d’une homélie, d’un enseignement ou d’un témoignage personnel, le prédicateur ou l’évangéliste invite ceux et celles qui le souhaitent à la répéter après lui. 

Quand dite avec sincérité, elle témoigne de la conversion initiale et montre que l’annonce missionnaire a atteint son but : « que les non-chrétiens, le Saint-Esprit ouvrant leur cœur croient et se convertissent librement au Seigneur et s’attachent loyalement à Lui » (Ad Gentes # 13). Elle est une réponse au Père qui nous a communiqué la foi au Christ par sa Parole et l’action de l’Esprit Saint. Le nouveau converti peut alors s’engager dans une relation personnelle avec Dieu dans le Christ  « communiant déjà par la foi au mystère de la mort et de la résurrection ». 

N’hésitons donc pas à adopter cette façon d’évangéliser. En donnant aux gens la possibilité de recevoir Jésus comme Seigneur et Sauveur par la prière du pécheur, nous les aiderons à exprimer leur foi et leur désir d’être sauvés et à recevoir la grâce du salut (Actes 2, 21; Romains 10, 13; Joel 2, 32). En effet, « quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (Romains 10, 13).

Par Pierre-Alain Giffard, directeur de la pastorale diocésaine

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