Diocese of/de Pembroke

En avril 2025, l’Équipe d’évangélisation du diocèse de Pembroke s’est engagée dans une démarche singulière. Rassemblés pour vivre une « Conversation dans l’Esprit », ils se sont mis à l’écoute de Dieu dans un climat de prière et de dialogue afin de discerner et d’exprimer une compréhension commune de la mission évangélisatrice. Au fil de la prière et des méditations personnelles, une série d’intuitions lumineuses a émergé pour décrire ce que signifie annoncer l’Évangile :

« Aider intentionnellement les autres à connaître, aimer et servir Jésus et l’Église. »
« L’évangélisation, c’est aimer les autres jusqu’au Christ. »
« Ouvrir aux personnes la possibilité de faire la connaissance du Seigneur Jésus. »
« Aller à la rencontre de chacun là où il en est et lui présenter un nouvel Ami. »
« Témoigner de Jésus et de la joie de l’Évangile. »
« Apporter l’amour et la miséricorde du Christ aux autres, et conduire les autres à l’amour et à la miséricorde du Christ. »
« Présenter Jésus aux autres mille fois s’il le faut. »
« Cheminer avec un ami pour partager Jésus, sachant que la destination dépasse l’imaginable. »
« Aider chacun à entendre Dieu qui l’appelle à entrer en relation avec le Christ. »

Ces inspirations ne sont pas isolées ; elles résonnent avec le mandat universel et permanent de l’Église d’évangéliser. Le Magistère, notamment dans des textes fondamentaux tels que Evangelii Nuntiandi de saint Paul VI et Evangelii Gaudium du pape François, ne se contente pas de décrire l’évangélisation : il la proclame comme l’identité la plus profonde de l’Église, une manière d’être essentielle, bien au-delà d’un simple programme pastoral.

Au cœur même de l’évangélisation, il y a l’art des relations authentiques et empreintes d’amour. Il s’agit d’un accompagnement intentionnel de chaque personne, en la rejoignant là où elle se trouve et en l’invitant à une rencontre transformatrice avec Jésus-Christ. Ce n’est pas une méthode ; c’est un écho du ministère même de Jésus sur la terre. Ses rencontres avec la Samaritaine près du puits (Jean 4) ou avec Zachée dans son sycomore (Luc 19) ne furent pas de simples échanges, mais des invitations bouleversantes à une vie nouvelle.

Il y a aussi le témoignage joyeux. Comme l’affirme avec force Evangelii Gaudium : « La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus » (Evangelii Gaudium, n. 1). Il ne s’agit pas d’une joie passagère comme le monde en propose, mais d’une allégresse profonde et inébranlable, enracinée dans la certitude de l’amour de Dieu, fruit lumineux de l’Esprit Saint : « Quant au fruit de l’Esprit, c’est : amour, joie, paix… » (Ga 5, 22).

L’équipe a également reconnu que l’évangélisation est avant tout l’œuvre de l’Esprit-Saint, une vérité essentielle soulignée par saint Paul VI : « C’est l’Esprit Saint qui, aujourd’hui comme aux débuts de l’Église, agit en tout évangélisateur qui se laisse posséder et conduire par lui » (Evangelii Nuntiandi, n. 75). Notre coopération libre et active devient alors le canal de cette œuvre divine. Il s’agit de rendre nos cœurs disponibles aux motions de l’Esprit et d’aider les autres à discerner « la voix douce et subtile » de Dieu, qui les appelle dans le tumulte du monde.

La grande mission, le mandatum magnum (Mt 28, 19-20), n’est pas une simple suggestion bienveillante, mais un commandement du Seigneur : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19). Ce mouvement de sortie exige à la fois l’audace de l’annonce et l’authenticité du témoignage.

En définitive, l’évangélisation est le débordement d’un cœur comblé qui désire ardemment partager ce qu’il a reçu. Elle est don d’un amour désintéressé, d’une miséricorde sans limite, et d’une invitation sincère et ouverte à suivre le Christ.

Demeure alors cette question qui s’adresse à chacun de nous : non seulement qu’est-ce que l’évangélisation ?, mais surtout ce qu’elle deviendra par nous. Sommes-nous prêts et disposés à répondre à l’appel, à partager notre foi et à conduire d’autres à la rencontre vivante de Jésus ?