ARTICLE – Suivre le Christ : Une bénédiction ou un fardeau ?

Imaginez-vous au seuil d’un sentier inconnu, hésitant devant l’inconnu qui s’ouvre à vous. Vous avez entendu parler de sa beauté, des témoignages de ceux qui l’ont parcouru avant vous, et de la promesse qu’il mène à une plénitude que vous ne pouvez encore concevoir. Mais une question demeure : le chemin sera-t-il trop ardu ? Le prix à payer trop élevé ?

Beaucoup se sont posé ces mêmes questions avant d’oser s’engager dans la plus grande des aventures : suivre le Christ. Son appel semble parfois paradoxal. « Mon joug est doux et mon fardeau léger » (Matthieu 11, 30), affirme-t-Il, et pourtant Il nous invite aussi à prendre notre croix et à Le suivre (Matthieu 16, 24). Comment ces deux réalités peuvent-elles coexister ? Comment une croix, symbole de souffrance, peut-elle conduire à la liberté ?

Le Paradoxe de l’Appel du Christ

La réponse ne réside pas dans le poids de la croix elle-même, mais dans Celui qui marche à nos côtés. Les fardeaux du monde sont lourds, remplis de culpabilité, de honte et d’une quête incessante de plaisirs éphémères. Pourtant, le fardeau que le Christ nous propose est différent : Il ne nous laisse jamais seuls, mais nous soutient par Sa grâce et Sa force.

Comme le dit si bien le pape François : « La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par Lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement » (Evangelii Gaudium, 1). Saint Jean-Paul II renchérit : « L’Évangile de la vie est au cœur du message de Jésus » (Evangelium Vitae). Suivre le Christ, ce n’est pas entrer en esclavage, mais découvrir une liberté que le monde ne peut offrir.

La Peur du Sacrifice

Et pourtant, l’hésitation demeure. Se sacrifier n’est jamais facile. Renoncer à soi-même, faire confiance à quelque chose de plus grand que nous, c’est un pas immense. Nous nous demandons : Que vais-je devoir abandonner ? Quel en sera le prix ?

Mais si nous nous trompions de perspective ? Et si le véritable coût n’était pas de suivre le Christ, mais de s’en détourner ? Le monde offre mille substituts au bonheur, mais aucun n’apporte la paix véritable. Jésus ne nous prive pas de la joie, Il nous la restitue.

Il ne nous demande pas de porter seuls nos croix. Celui qui nous appelle à Le suivre nous fortifie à chaque pas. La croix n’est pas un fardeau destiné à nous écraser, mais un instrument de transformation. La vraie joie ne se trouve pas dans l’évitement du sacrifice, mais dans la découverte du sens qu’il recèle.

Une Mission Porteuse de Joie

Un phénomène extraordinaire se produit lorsque nous cessons de voir le discipulat comme un devoir pesant et que nous l’embrassons comme un don inestimable. Les premiers disciples en ont fait l’expérience : après avoir rencontré le Christ ressuscité, ils ne pouvaient plus garder cette Bonne Nouvelle pour eux. Malgré les menaces, Pierre et Jean déclarèrent avec audace : « Quant à nous, nous ne pouvons pas taire ce que nous avons vu et entendu » (Actes 4, 20).

Lorsque l’évangélisation jaillit de la joie, elle devient irrésistible. Si nous percevons notre engagement chrétien comme un fardeau, notre témoignage sera fade et sans vie. Mais si nous expérimentons réellement la joie de l’Évangile, alors notre enthousiasme deviendra contagieux. Ce que nous avons découvert dans le Christ est trop beau pour être gardé pour nous seuls.

La Plus Grande Bénédiction

Au fond, suivre le Christ n’est pas une perte, mais un gain inestimable. Le chemin peut impliquer des renoncements, mais il est pavé de grâce, d’amour et de la promesse d’une joie éternelle. Le Christ ne nous appelle pas à un labeur stérile, mais à une transformation, à la sainteté, à une vie plus riche et plus profonde que tout ce que nous pourrions bâtir par nos propres forces.

Et le plus merveilleux ? Nous ne marchons jamais seuls. Chaque pas est accompagné par Celui qui a déjà vaincu la route, qui porte nos fardeaux, remplit nos cœurs de paix et nous conduit vers la liberté de l’amour divin.

L’Invitation

Nous voici donc, une fois encore, au seuil du chemin. Le choix nous appartient. Allons-nous rebrousser chemin, nous accrochant à ce qui nous est familier mais nous laisse insatisfaits ? Ou ferons-nous ce premier pas dans la foi, croyant que ce qui nous attend est infiniment plus grand que ce que nous laissons derrière nous ?

Pour ceux qui osent répondre à cet appel, la récompense dépasse toute mesure. La joie du Christ n’est pas une simple émotion passagère, mais une réalité qui transforme une vie. Oserez-vous faire ce pas ?

Une Prière pour le Chemin

Seigneur Jésus, Merci de m’avoir appelé à Te suivre. Dans mes moments de doute, rappelle-moi que Ton chemin mène à la vraie liberté et à la joie véritable. Lorsque j’hésite, donne-moi le courage de me confier en Ton dessein. Fortifie mon cœur pour porter la croix que Tu as placée sur mes épaules, non dans la crainte, mais avec la certitude que Tu es toujours à mes côtés. Remplis-moi de la joie de Ta présence, afin que je devienne une lumière pour les autres, annonçant la Bonne Nouvelle avec ardeur et amour. Transforme mon cœur, Seigneur, pour que ma vie reflète Ta grâce et que mes paroles proclament Ta vérité.

Conduis-moi toujours plus près de Toi, et fais-moi comprendre que le véritable accomplissement ne réside pas dans ma volonté propre, mais dans l’abandon à la Tienne. Amen.

Pierre-Alain Giffard, Directeur de la pastorale diocesaine
Courriel: pierre.alain.giffard@gmail.com

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