ARTICLE – Les Apparitions de Garabandal : Messages et portée évangélisatrice (Première partie – Le phénomène)

Entre juin 1961 et novembre 1965, le petit village montagnard de San Sebastián de Garabandal, niché dans la région de Cantabrie, au nord de l’Espagne, profondément enraciné dans la foi catholique traditionnelle, fut le théâtre d’événements extraordinaires rapportés par quatre jeunes filles du village. Ces enfants – Conchita Gonzalez (née en 1949), Mari Loli Mazón (1949–2009), Jacinta González (née en 1949) et Mari Cruz González (née en 1950) – affirmèrent avoir reçu des apparitions, d’abord d’un ange qu’elles identifièrent plus tard comme étant saint Michel Archange, puis de la Très Sainte Vierge Marie.

La Vierge apparaissait vêtue selon les représentations classiques de Notre-Dame du Mont Carmel, ce qui conduisit à la désignation sous le nom de « Notre-Dame du Mont Carmel de Garabandal ». Ces événements survinrent dans un hameau pauvre, éloigné des commodités modernes, ce qui ne les empêcha pas d’attirer une multitude de pèlerins et d’observateurs venus des quatre coins du pays, puis de l’étranger.

La première manifestation surnaturelle eut lieu le dimanche 18 juin 1961, en soirée, lorsque les quatre fillettes aperçurent une silhouette lumineuse, bientôt reconnue comme étant celle de saint Michel Archange. Ce dernier leur serait apparu à plusieurs reprises durant le mois de juin. Le 1er juillet 1961, il leur aurait adressé la parole pour la première fois, annonçant la venue de la Vierge Marie dès le lendemain, sous le titre de Notre-Dame du Mont Carmel. Le 2 juillet 1961, les enfants rapportèrent avoir vu la Très Sainte Vierge, parfois accompagnée de l’Enfant Jésus et de deux anges, dont saint Michel.

Ces apparitions auraient perduré avec une fréquence remarquable – plus de deux mille manifestations recensées – sur une période de plus de quatre années, s’achevant par une ultime apparition à Conchita seule, le 13 novembre 1965. Les entretiens entre les enfants et la Vierge se distinguaient par leur simplicité enfantine : elles parlaient avec elle de leur vie quotidienne, recevaient de sa part des baisers, portaient l’Enfant Jésus dans leurs bras et touchaient même sa couronne d’étoiles. Pendant les extases, les enfants entraient dans un état de ravissement profond : témoins oculaires rapportent qu’elles tombaient brusquement à genoux sur des pierres sans se blesser, le regard fixé vers le ciel, faisant leur signe de croix et dialoguant avec un être invisible.

Certains témoignages évoquent des mouvements extraordinaires durant ces états d’extase, qualifiés parfois de « marches extatiques », où les enfants semblaient défier les lois de la gravité. Il fut rapporté des cas de lévitation, comme lorsqu’elles s’élevaient les unes les autres avec une facilité inexplicable pour « embrasser » l’apparition. Durant ces moments, elles paraissaient insensibles à la douleur (piqûres d’aiguilles, lumière intense dirigée dans les yeux, etc.).

Un épisode souvent mis en avant est celui du « miracle de l’hostie » survenu le 19 juillet 1961 : une hostie consacrée serait apparue visiblement sur la langue étendue de Conchita, supposément placée par l’ange lui-même ; cet événement fut filmé.

Les voyantes semblaient aussi dotées d’un savoir inexplicable par des moyens naturels. Un exemple souvent cité concerne les objets de piété – chapelets, médailles – confiés aux fillettes pour être présentés à la Vierge afin qu’elle les embrasse. Après les extases, elles les rendaient à leurs propriétaires respectifs avec une exactitude étonnante, même lorsque les objets avaient été mélangés au préalable ou confiés dans une foule.

Plusieurs médecins – pédiatres, neuropsychiatres – observèrent les enfants durant les événements. Les rapports compilés par Francisco Sánchez-Ventura y Pascual, avocat et professeur, indiquent que ces spécialistes constatèrent l’équilibre psychique des enfants en dehors des moments d’extase. Ils conclurent que ces états ne pouvaient être expliqués par des pathologies connues, tant physiologiques que psychologiques, notant notamment l’absence de signes cliniques attendus chez des sujets soumis à des phénomènes aussi fréquents et prolongés.

Les phénomènes paranormaux associés (télépathie, lévitation, clairvoyance) furent qualifiés dans un rapport médical conjoint de « véritable miracle scientifique », les professionnels reconnaissant leur impuissance à fournir une explication rationnelle.

(À suivre)

Pierre-Alain Giffard
Courriel: pierre.alain.giffard@gmail.com

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