Article – La notion de « Bonne Nouvelle »

La notion de « Bonne Nouvelle » ou « Évangile » est au cœur de l’évangélisation, renfermant le message du salut et de l’espérance par Jésus-Christ. L’article intitulé « Nous n’avons pas besoin d’un nouveau cours d’évangélisation ; nous avons besoin d’une meilleure vision de la Bonne Nouvelle » invite la communauté chrétienne à repenser la manière dont ce message est transmis.  Explorons ce qui constitue une bonne vision de la Bonne Nouvelle, en nous inspirant de l’article, de la Bible et des enseignements du Magistère.

Le message essentiel de la Bonne Nouvelle

L’Évangile, tel qu’il est présenté dans le Nouveau Testament, concerne fondamentalement l’amour de Dieu pour l’humanité, démontré par la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ (Jean 3,16). L’apôtre Paul le décrit succinctement dans 1 Corinthiens 15,1-4, soulignant que Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, qu’il a été enseveli et qu’il est ressuscité le troisième jour. Ce message de rédemption et de vie éternelle ne concerne pas seulement le fait d’échapper à la punition, mais aussi d’entrer dans une relation transformatrice avec Dieu.

Une vision au-delà du salut du péché

L’article mentionné en introduction critique à juste titre l’étroitesse du regard parfois porté uniquement sur le péché et le salut. Il appelle plutôt à une vision qui reflète l’étendue du ministère de Jésus : la guérison, l’enseignement et la vie en communauté avec les autres. La mission de Jésus, telle qu’elle est décrite dans Luc 4,18-19, était d’annoncer la bonne nouvelle aux pauvres, la liberté aux prisonniers, le recouvrement de la vue aux aveugles, de libérer les opprimés et de proclamer l’année de grâce du Seigneur. Dans cette approche holistique, la Bonne Nouvelle s’adresse non seulement à la libération spirituelle, mais aussi sociale, économique et personnelle.

L’intégration de la justice sociale

Le Magistère, à travers des documents tels que « Gaudium et Spes » du Concile Vatican II, a depuis longtemps souligné le rôle de l’Église dans la justice sociale. La Bonne Nouvelle doit donc aussi être perçue comme un appel à l’action pour les chrétiens, les invitant à s’engager dans le monde, à défendre ceux qui sont marginalisés et à œuvrer pour une société plus juste. Ceci s’aligne sur la tradition prophétique de la Bible où la justice, la miséricorde et l’humilité sont constamment exigées (Michée 6,8).

Une Bonne Nouvelle relationnelle et communautaire

La vision de la Bonne Nouvelle doit être intrinsèquement relationnelle, à l’image de la nature trinitaire de Dieu. L’article suggère de passer des cours à la mise en pratique de cette nouvelle en communauté, où l’amour, le soutien et le partage de la vie reflètent le royaume de Dieu. Ceci trouve un écho dans les Actes des Apôtres, où la première communauté chrétienne vivait de telle manière qu’elle avait « tout en commun » (Actes 2,44-47). Le Magistère, dans « Lumen Gentium », décrit l’Église comme une communauté où tous les membres partagent la mission du Christ, qui inclut de vivre l’Évangile dans la vie quotidienne.

Le rôle de la joie et de l’espérance

Une vision convaincante de la Bonne Nouvelle doit être empreinte de joie et d’espérance. La résurrection de Jésus, que les chrétiens célèbrent comme l’acte suprême de l’amour et de la puissance de Dieu sur la mort, devrait remplir les croyants d’un profond sentiment d’espérance, non seulement pour l’au-delà, mais aussi pour la vie présente. Cette joie, telle qu’elle est décrite dans Philippiens 4,4, devrait être une caractéristique du témoignage chrétien, rendant le message attrayant et vivifiant.

Défis et aspects pratiques

Cependant, cette vision rencontre des défis. La tentation de réduire l’Évangile à de simples formules ou à des cours qui pourraient manquer la profondeur et l’étendue de ce que Jésus a enseigné est réelle. Mettre en œuvre cette vision signifie que les chrétiens doivent s’engager avec la culture de manière nuancée, en comprenant et en abordant les problèmes contemporains avec les vérités intemporelles de l’Évangile. Cela implique une transformation personnelle, un engagement communautaire et une réforme sociétale.

L’appel de l’article est celui d’une expression plus profonde et vécue de l’Évangile. Il s’agit de revenir aux racines de ce que Jésus voulait : un message qui transforme les cœurs, guérit les sociétés et apporte la vie en abondance (Jean 10,10). Une bonne vision de la Bonne Nouvelle doit être vaste, inclusive et transformatrice, résonnant avec la plénitude du message et de la mission du Christ. Il s’agit d’incarner l’amour, la justice et l’espérance de l’Évangile dans tous les aspects de la vie, en faisant de celui-ci non seulement un message à entendre, mais une vie à vivre.

Pierre-Alain Giffard, Directeur de la pastorale diocesaine
Courriel: pierre.alain.giffard@gmail.com

Livre à lire sur la revitalisation et la croissance des paroisses

Autres articles et ressources pour l’évangélisation et le renouveau des paroisses :


Print your tickets