Article – Allez de l’avant dans la joie : Une foi qui inspire

Dans toute l’Écriture, la foi est présentée comme une réalité qui éveille l’âme à la joie et à l’enthousiasme. Le Psalmiste s’exclame : « Acclamez le Seigneur, terre entière, servez le Seigneur dans l’allégresse, venez à lui avec des chants de joie » (Ps 100,1-2). Les premiers chrétiens étaient reconnus pour la profondeur et l’ardeur de leur foi, même au cœur des épreuves : « Ils rompaient le pain à domicile, prenant leur nourriture avec allégresse et simplicité de cœur ; ils louaient Dieu et avaient la faveur du peuple tout entier » (Ac 2,46-47). Leur joie n’était pas superficielle, mais enracinée dans la rencontre bouleversante avec le Christ ressuscité.

Le pape François évoque souvent une foi emplie de joie, mettant en garde contre une évangélisation rigide ou marquée par la tristesse : « Un évangélisateur ne devrait jamais avoir l’air de revenir d’un enterrement ! » (Evangelii Gaudium, 10). De même, saint Jean-Paul II exhortait à la créativité et à la ferveur dans l’annonce de l’Évangile, insistant sur la nécessité de « nouvelles méthodes, une nouvelle expression et une nouvelle ardeur » (Redemptoris Missio, 3). L’Évangile lui-même est décrit comme « une force de Dieu pour le salut de tout homme qui croit » (Rm 1,16), et son message touche les cœurs lorsqu’il est transmis avec authenticité et enthousiasme.

L’un des défis que rencontre l’Église aujourd’hui est le risque de voir la liturgie, la catéchèse ou l’évangélisation devenir routinières et ennuyeuses. Pourtant, la liturgie, qualifiée de « source et sommet de la vie chrétienne » (Sacrosanctum Concilium, 10), est appelée à être une rencontre vivifiante avec le Dieu vivant, un moment qui remplit l’âme d’émerveillement et d’adoration (CEC 2558). De même, l’enseignement de la foi porte du fruit lorsqu’il touche à la fois l’intelligence et le cœur. Comme le rappelle Benoît XVI, « la foi n’est pas seulement un ensemble d’idées ; elle est la rencontre avec une personne, Jésus-Christ » (Deus Caritas Est, 1). Si la foi se réduit à des pratiques mécaniques ou à des concepts purement intellectuels, elle perd sa capacité à transformer les âmes.

Une foi vibrante et rayonnante attire naturellement les autres. L’Église dispose de nombreux moyens pour nourrir cet esprit :

  • Des homéqui touche les cœurs : À l’image de l’enseignement du Christ, rempli de paraboles, de questions et d’éclairages qui éveillaient à la foi, l’homélie a le pouvoir d’ouvrir les âmes à Dieu.
  • Une liturgie qui élève l’âme : La prière et le chant, portés par une participation vivante, permettent à la liturgie d’être un moment de joie et de communion avec le Christ.
  • Une évangélisation enracinée dans la culture : L’annonce de l’Évangile s’épanouit dans les arts, les médias, la musique et les plateformes numériques, demeurant fidèle à son message tout en s’adressant au monde d’aujourd’hui.
  • Un esprit de joie missionnaire : Les premiers chrétiens témoignaient de leur foi avec conviction et allégresse, incarnant la vision du pape François d’« une Église en sortie », où chaque croyant embrasse son appel missionnaire avec ferveur (Evangelii Gaudium, 20).

L’Église est un lieu de vie et de renouveau, animée par l’Esprit Saint, « Seigneur qui donne la vie » (Credo de Nicée). Là où il souffle, il y a dynamisme, passion et transformation. L’histoire des saints, de saint François d’Assise à sainte Teresa de Calcutta, illustre une foi à la fois profondément joyeuse et puissamment évangélisatrice.

L’Esprit Saint insuffle la vie dans tous les aspects de la mission de l’Église :

  • Dans la liturgie : Celle-ci ne saurait être une simple habitude, mais doit demeurer une rencontre réelle avec le Christ, car c’est par l’Esprit que le Seigneur se rend présent dans l’Eucharistie et dans le cœur des fidèles (CEC 1092).
  • Dans la communauté : La vie chrétienne s’épanouit dans des relations empreintes de « charité, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi » (Ga 5,22-23).
  • Dans la prédication : Une parole de feu ne repose pas sur la seule éloquence, mais sur l’action de l’Esprit dans le message annoncé, comme l’écrit saint Paul : « Mon langage et ma proclamation de l’Évangile n’avaient rien du langage persuasif de la sagesse ; c’était une démonstration d’Esprit et de puissance » (1 Co 2,4).

La mission de l’Église est de rayonner la beauté, la vérité et la joie de l’Évangile. La foi n’est pas un fardeau ni une contrainte ; elle est une source de renouveau et d’espérance. Comme le proclame saint Paul : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le répète, soyez dans la joie ! » (Ph 4,4).

Pierre-Alain Giffard, Directeur de la pastorale diocesaine
Courriel: pierre.alain.giffard@gmail.com

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