ARTICLE – L’Évangélisation : un appel à vivre l’Évangile

À chaque époque, l’Évangile appelle les croyants à bien plus que le confort ou la routine : il les convie à une vie de témoignage. Le monde cherche. L’humanité a faim de vérité, de paix, de quelque chose de plus profond que le vacarme et les conflits qui l’assaillent. En tant que disciples du Christ, nous ne sommes pas de simples spectateurs de cette quête. Nous sommes appelés à être lumière dans les ténèbres, sel de la terre (cf. Mt 5, 13-16), instruments de l’amour et de la miséricorde de Dieu.

L’Évangile est vivant

Le message évangélique n’est pas un souvenir du passé : il est vivant et agissant. « Car la parole de Dieu est vivante, efficace » (He 4, 12), et Jésus Christ continue de nous parler par son Église, les Saintes Écritures, et les motions de l’Esprit Saint. L’évangélisation commence donc par une rencontre personnelle avec le Christ — un moment, ou une suite de moments, où nous prenons conscience que nous sommes aimés, connus, et appelés par Lui.

Cette rencontre nous transforme. Comme le dit saint Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20). De cette transformation intérieure jaillit l’évangélisation. Elle n’est pas une tâche parmi d’autres : elle devient l’expression naturelle de ce que nous sommes, en tant que disciples.

L’amour : cœur de la mission

On peut parler de foi, prier régulièrement, même servir avec générosité — et pourtant passer à côté du cœur de l’Évangile si l’amour en est absent. Les paroles de saint Paul demeurent aujourd’hui aussi claires que percutantes : « Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante » (1 Co 13, 1).

La charité n’est pas une simple émotion. C’est un choix : celui de vouloir le bien de l’autre, de servir sans attendre de retour, de pardonner sans condition. Elle est la marque distinctive de la vie chrétienne. Comme l’enseigne le Catéchisme de l’Église catholique, la charité est « l’âme de tout apostolat » (CEC 864). Pardonner une offense, accueillir l’étranger, prendre soin du plus vulnérable — c’est proclamer l’Évangile par notre vie même.

Évangélisation et réconciliation

Un autre aspect fondamental de l’évangélisation est l’appel à la réconciliation — avec Dieu, mais aussi entre nous. « Car c’était Dieu qui, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui : il ne tenait pas compte des fautes, et il mettait dans notre bouche la parole de la réconciliation » (2 Co 5, 19). Cela signifie que notre mission ne consiste pas seulement à parler de paix, mais à la construire activement.

La division affaiblit notre témoignage. L’Évangile nous appelle à former « un seul corps dans le Christ » (Rm 12, 5), en reconnaissant que toute personne rencontrée est un frère ou une sœur. Plus nous œuvrons à guérir les divisions — dans les familles, les communautés, l’Église — plus notre évangélisation devient crédible et féconde.

Le rôle de chaque chrétien

L’évangélisation n’est pas réservée aux prêtres ou aux missionnaires. Le Concile Vatican II l’a clairement affirmé : tous les baptisés sont appelés à être témoins du Christ. Lumen Gentium rappelle que les laïcs participent, chacun à sa manière, à la fonction sacerdotale, prophétique et royale du Christ (LG 31). Cela signifie que notre manière de vivre — notre travail quotidien, nos relations, nos choix — peut devenir un véritable témoignage du Christ.

Nul besoin de gestes spectaculaires. Bien souvent, le témoignage le plus puissant réside dans les petits actes de bonté, d’intégrité et de courage. Lorsque les autres voient que notre foi façonne notre vie, ils sont plus enclins à en chercher la source.

Porter la croix

Suivre le Christ implique parfois le sacrifice. Jésus ne l’a jamais caché : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour, et qu’il me suive » (Lc 9, 23). L’évangélisation n’est pas toujours aisée. Elle peut exiger que nous sortions de notre zone de confort, que nous choisissions la patience plutôt que la colère, ou que nous restions fidèles face à l’indifférence.

Mais ce chemin, bien qu’exigeant, est celui qui conduit à la vie. La Croix n’est pas seulement un signe de souffrance : elle est le lieu même où l’amour triomphe du péché. Et chaque fois que nous portons notre propre croix avec foi, nous participons à cette victoire.

Une mission simple et permanente

En définitive, évangéliser consiste à répondre à l’amour du Christ et à le partager avec les autres. C’est une vie enracinée dans la prière, fortifiée par les sacrements, animée par l’Esprit Saint.

Le monde a soif de témoins authentiques : des personnes qui aiment sincèrement, qui pardonnent librement, qui servent dans le silence. Comme le disait sainte Teresa de Calcutta : « Nous ne pouvons pas tous faire de grandes choses, mais nous pouvons faire de petites choses avec beaucoup d’amour. »

Que tout ce que nous faisons soit fait avec amour (cf. 1 Co 16, 14). Que l’Évangile prenne vie en nous, non seulement dans nos paroles, mais dans notre manière de vivre. C’est ainsi que l’Église se renouvelle. C’est ainsi que le monde se transforme.

Et c’est ainsi que Jésus continue de parler au monde — à travers chacun de nous.

Pierre-Alain Giffard, Directeur de la pastorale diocesaine
Courriel: pierre.alain.giffard@gmail.com

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