ARTICLE – Idées simples de démarche missionnaire pour tous les âges

Aller à la rencontre de ceux et celles qui se sont éloignés de la foi ou de la communauté chrétienne peut être à la fois simple et profondément fécond. Voici quelques pistes concrètes pour tendre la main à nos frères et sœurs – jeunes adultes, adultes et aînés – afin de les inviter à retrouver le chemin de l’Église et des sacrements. Elles sont pensées pour être simples et réalisables tout au long de l’année, avec des suggestions particulières pour l’Avent, Noël, le Carême et le temps pascal.

  1. Invitations personnelles et amicales

Un appel direct et personnel demeure souvent la manière la plus efficace d’encourager un retour. Il suffit parfois de demander à un ami, un voisin, un collègue ou un membre de la famille : « Viens avec moi à la messe ou à telle rencontre de la paroisse ». Dans l’Évangile, l’apôtre André conduisit son frère Simon Pierre à Jésus par une invitation toute simple : « Nous avons trouvé le Messie » (Jn 1, 41). De même, « tout catholique non pratiquant est un catholique potentiel » ; il suffit parfois d’un geste fraternel pour ranimer la flamme. Inviter quelqu’un à revenir est « un grand acte d’amour », et l’une des plus simples et puissantes manières d’évangéliser.

Les jeunes adultes peuvent proposer un café avant la messe, les parents inviter une autre famille à s’asseoir près d’eux, les aînés offrir de passer chercher un vieil ami pour venir ensemble. Vous n’avez rien à perdre, et tout à gagner, en tendant une invitation chaleureuse, face à face.

  1. Actes de bonté et de service

Manifester la charité chrétienne par de simples gestes quotidiens peut attendrir les cœurs et ouvrir des portes au partage de la foi. Préparer un repas ou un gâteau pour un voisin dans le besoin, aider un proche à accomplir une course, ou dégager l’allée enneigée d’une personne âgée : ces gestes, posés sans rien attendre en retour, deviennent un témoignage silencieux de l’amour du Christ.

Souvent, le service crée un climat de confiance et d’amitié. Une conversation pourra alors s’orienter doucement : « Notre paroisse organise une collecte alimentaire ; si tu veux, tu peux participer, ou me dire si quelqu’un a besoin ».

Petits et grands peuvent y prendre part : les enfants et adolescents en rendant de menus services ou en confectionnant des cartes, les adultes et aînés en offrant leurs compétences (réparer un objet, conduire quelqu’un, etc.). La générosité sincère ouvre naturellement la voie à des échanges sur ce qui motive cet élan – et donc à l’invitation de venir goûter à la source qui inspire cet amour.

  1. Partager son témoignage de foi (et écouter celui de l’autre)

Soyez disposé à de vrais échanges personnels. Dans une rencontre à deux, dites simplement pourquoi la foi ou la vie paroissiale vous est chère. Inutile de faire un sermon : il suffit de parler avec sincérité de la paix ou de l’espérance trouvées en Jésus, ou de la joie de vivre en communauté.

Les jeunes adultes peuvent l’évoquer en toute simplicité avec leurs amis (par exemple en parlant d’une retraite ou d’un service vécu récemment). Les adultes peuvent partager comment la prière les a soutenus dans une épreuve familiale. Les aînés, riches en expériences, peuvent transmettre aux plus jeunes des récits de fidélité et de grâce.

L’écoute attentive et sans jugement est tout aussi essentielle : laissez l’autre exprimer ses questions ou ses blessures. La confiance naît de cette écoute. Un témoignage vécu, allié à l’empathie, peut amener doucement quelqu’un à envisager un retour : « Tu es toujours le bienvenu… j’aimerais beaucoup t’avoir avec moi à la messe ou à notre prochain repas paroissial ».

  1. « Prier et discerner » pour rejoindre l’autre

Choisissez une personne que vous savez éloignée de l’Église, et priez pour elle de manière régulière. Demandez à l’Esprit Saint de guider vos pas. Commencez par confier au Seigneur ceux que vous ne voyez plus, puis laissez mûrir dans la prière la manière la plus adaptée de les rejoindre.

Peut-être serez-vous inspiré d’appeler un ami, ou d’écrire une lettre à un proche. Un aîné pourra adresser une carte de Noël à caractère religieux en rappelant à un ami combien sa présence manque à la communauté. Un jeune adulte pourra envoyer un message : « Ça fait longtemps ! On se retrouve à la grillade paroissiale ? ».

En enracinant d’abord votre démarche dans la prière, vous confiez l’initiative à Dieu et agissez par amour. Même si la réponse n’est pas immédiate, la personne saura qu’elle compte pour quelqu’un.

     5. Profiter des moments et des saisons propices

Les fêtes, étapes de vie et temps liturgiques sont des occasions privilégiées pour inviter. Beaucoup de personnes éloignées de l’Église ressentent encore un attrait à Noël et à Pâques. On peut dire : « Cela fait longtemps… Viendrais-tu à la Messe de la Nuit avec nous ? ».

De même, à l’occasion d’un anniversaire, d’un décès ou d’une fête patronale, proposez de venir à une messe célébrée pour cette intention. Par exemple : inviter un ami à assister à la messe pour l’anniversaire du décès de sa mère, ou le 2 novembre, jour de la Commémoration de tous les fidèles défunts.

En Carême, invitez à recevoir les cendres ou à participer à un repas fraternel. (Le Mercredi des Cendres attire souvent des jeunes éloignés : un mot amical et une invitation à partager la soupe paroissiale peuvent ouvrir une porte.)

En liant votre démarche à un moment où le cœur est plus disponible, vous augmentez la chance d’une réponse positive.

N’oublions pas : inviter quelqu’un à revenir n’est pas une question de chiffres, mais d’amour. C’est lui redire : « Tu as ta place parmi nous », et l’accompagner vers une rencontre avec la miséricorde de Dieu.

Pierre-Alain Giffard
pierre.alain.giffard@gmail.com

Livre à lire sur la revitalisation et la croissance des paroisses

Autres articles et ressources pour l’évangélisation et le renouveau des paroisses :


Print your tickets