ARTICLE – L’étincelle manquante

Et si ce que vous pensiez de l’évangélisation ne racontait que la moitié de l’histoire ? Dans de nombreuses communautés chrétiennes, persiste la conviction tacite que des actes de bonté ou une amitié  suffisent à partager la Bonne Nouvelle. C’est rassurant : pas de conversation gênante, pas de risque d’offenser. Mais est-ce vraiment suffisant ?

L’étincelle manquante
Saint Paul savait mieux : « Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n’ont pas cru ? » (Rm 10,14). L’amitié et les bonnes œuvres préparent le terrain, mais sans parole, la graine de l’Évangile ne prend jamais racine.

Un exemple éclairant
Imaginez Jésus parcourant la Galilée : il n’attendait pas qu’on l’invite, mais proclamait d’emblée : « Le temps est accompli, le royaume de Dieu est proche ; repentez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (Mc 1,15). Ses apôtres ne restaient pas confinés au Temple : ils allaient de maison en maison, ouvrant hardiment la bouche dans la foi. L’amitié ? Oui. Mais toujours liée à un message clair.

Le premier murmure
Vous redoutez la parole ? Commencez doucement : glissez une prière silencieuse pour un voisin en difficulté. Cette humble supplication peut entrouvrir les cœurs et inviter à un dialogue plus profond. C’est la graine de moutarde de l’évangélisation.

Votre témoignage
« Qu’est-il donc arrivé ? » La force du témoignage personnel est immense. Le récit passionné de Paul devant Agrippa (Ac 26) montre comment notre histoire peut devenir une lumière et conduire à la rencontre du divin. Élégante, authentique et concise, votre propre histoire suscitera la curiosité.

Une préparation inspirée par l’Esprit
Toute préparation sans le Saint-Esprit reste stérile. À la Pentecôte, ce qui commence comme une crainte tremblante se transforme en audace inébranlable (Ac 2). Effort humain et Esprit ne font qu’un ; c’est là l’unique voie.

Réinventer l’amitié
L’amitié ouvre la porte ; mais seuls la Parole et l’Esprit font entrer le message. Que notre amour soit inconditionnel, nos paroles limpides et notre dépendance à l’Esprit constant, car « quant à nous, nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu » (Ac 4,20).

Les bonnes œuvres et l’amitié sont une expression vitale de l’amour du Christ et ouvrent la porte à l’Évangile, mais sans un témoignage explicite et une proclamation claire, elles risquent de rester de simples actes de charité et de fraternité plutôt qu’une véritable évangélisation.

Pierre-Alain Giffard
pierre.alain.giffard@gmail.com

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